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Publié par Virginie Maillard

 
Pas encore né et déjà trop vieux
Aujourd'hui, on sort les tables et les bibelots sur le trottoir, c'est jour de vide grenier à Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne). Malgré la taille plutôt importante de cette ville de banlieue, près de 50 000 habitants et sa proximité aux frontières parisiennes, un air de campagne flotte dans les rues. Les citadins ont laissé aux placards leur tailleur, talon aiguille et costume-gravate, et ont ainsi préféré le jean, survêtement et baskets aux pieds pour arpenter les étales. Mais ne vous y prenez pas, c'est aussi le moment de parler des problèmes de citadins, "ah, c'est de plus en plus la galère de se déplacer de banlieue en banlieue !", ronchonne une dame d'une cinquantaine d'années à sa copine, en chinant. Et le problème ne risque pas de s'arranger dans le département.

Ce matin, dans Le Parisien, édition Val-de-Marne, un article annonce que Christian Blanc, secrétaire d'Etat au Développement de la région capitale, a remisé le projet de métro en banlieue, nommé Orbival, au rang des antiquités. Et ce, malgré les 300 000 voyageurs susceptibles de l'emprunter quotidiennement. A titre d'exemple, aujourd'hui, pour se déplacer de Fontenay à Cachan (Val-de-Marne, 19 Kms), c'est trois quart d'heure voire une heure de transport en prenant le RER A (ligne la plus chargée du réseau, un million de voyageurs par jour) puis le B en changeant à Châtelet-les-Halles, lieu saturé où transite une grande part des parisiens aux heures de pointe. Orbival, qui formerait une rocade autour de Paris et favoriserait ainsi les liaisions interbanlieues, permettrait un parcours de seulement 30 minutes. En comparaison, pour rejoindre La Défense (Hauts-de-Seine, 30 Kms) à partir de Fontenay, le trajet n'est que de 30 minutes en RER A sans changement.

Jeudi, devant la commission économique de l'Assemblée nationale, ce métro en banlieue a été jugé trop vieux selon l'édile, "le projet de la RATP aurait été très bien il y a quinze ans". Pourtant, le ministre des Transports, Dominique Bussereau, s'est satisfait du consensus autour d'un métro en banlieue. Les langues et les cris de mécontentement, parfois étouffés par la lassitude des problèmes, vont sûrement se délier ces prochains jours. Orbival est très attendu des, au moins, 300 000 voyageurs.

En attendant, ce projet mis au placard n'est pas la préoccupation de tous. Un kilomètre plus loin, aux abords du bois de Vincennes, ce sont les cris d'enfants qui résonnent. Les petits citadins ont sorti leur vélo ou leur ballon jaune en mousse et s'adonnent à leur activité préférée. Les parents, eux, bronzent au soleil, allongés dans l'herbe. Certains se câlinent discrètement, d'autres scrutent leurs bambins chahuteurs et les ados, tapent sur leur micro-console pour battre leur précédent score.

Dans le calme de la forêt, les urbains sont loin de se soucier que dès lundi matin, ils devront reprendre leur vie trépidante de banlieusard, à savoir, entre autre, la galère des transports en commun.

Virginie Maillard
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