Assises à Créteil
Le violeur au chiffon condamné à quinze ans
Virginie Maillard | 12.09.2008
LE VERDICT est tombé pour Marc Labourel, le violeur au chiffon. La cour d’assises du Val-de-Marne l’a condamné à
quinze ans de prison assortis d’une obligation de soin et d’un suivi durant cinq ans après sa libération. Il s’agit de la peine maximale encourue. S’il refuse les soins, il purgera une peine
de cinq ans de prison. Son nom sera par ailleurs inscrit dans le Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG).
Les derniers mots prononcés dans les débats ont été adressés aux victimes par ce trentenaire au look de surfeur. Il se lève dans son box et prend la parole en regardant ces femmes meurtries
par des « actes irréparables », selon son avocat : « Mesdames, je tiens à vous dire qu’au plus profond de moi, je n’ai plus envie de gâcher des vies comme j’ai pu le faire. Durant ces quatre
jours de procès, j’ai écouté vos propos. Je regrette sincèrement mes actes. Plus jamais ça de ma part. » Le silence a saisi le tribunal. Il termine d’une voix sereine, « pardon, pardon ». A
34 ans, ce kiosquier installé près de la porte de Gentilly frappait toujours au petit matin, et presque exclusivement en fin de semaine.
Des victimes non identifiées
Outre les sept victimes, âgées au moment des faits de 16 à 36 ans, Marc Labourel a avoué trois autres viols et tentatives dont les victimes n’ont pas pu être identifiées par la police. Sa
série « officielle » s’étale de novembre 2004 à juillet 2005, à Paris, Gentilly et Montrouge (Hauts-de-Seine). Il a été reconnu coupable de tous les faits. Il avait été interpellé le 15
octobre 2005 pour un contrôle d’alcoolémie et avait dû se prêter à un contrôle salivaire. Son ADN, inscrit dans le FNAEG, avait été confondu avec plusieurs affaires de viols.
Durant son réquisitoire, le procureur de la République a demandé de la fermeté au tribunal, « la peine doit être juste. Il a fait trop de mal » et a insisté sur la possible récidive de Marc
Labourel. « Il a besoin de soin.
» Le ministère public avait conclu en réclamant une peine de prison de quinze ans et une obligation de soin. Quand son avocat prend la parole, les faibles chuchotements s’arrêtent dans la
salle . « Il sait qu’il va être condamné mais cet homme n’est pas un monstre. » Le conseil entame sa plaidoirie en expliquant qu’il « comprend la souffrance des victimes et que son client a
commis l’irréparable. Mais il faut aussi comprendre pourquoi. On ne peut pas juger sans comprendre », estime-t-il. L’explication avancée par l’avocat de l’accusé est simple, « il a eu des
carences affectives dans son enfance. L’absence de père et la présence de ces femmes dominantes peuvent expliquer ces actes. Il n’a jamais pu se rebeller. Une soupape a lâché, ces carences
sont ressorties en violant ces femmes. » Quant à la récidive de son client, « c’est dérisoire, corrige-t-il. Seulement 3 % de violeurs recommencent ».