Séance du samedi 25 octobre
Travaux de mes ateliers d'écriture (1/2)
POUR cette première séance d'écriture, nous avons écrit sur six thèmes, tous donnés au fur et à mesure.
Entre chaque thèmatique, nous lisions à voix haute nos écrits puis nous les critiquions.
Si vous souhaitez faire ces petits exercices d'atelier d'écriture, ne trichez pas en allant voir à la fin. Et utilisez le temps qui vous est donné. Les textes publiés sont les miens. Je n'ai rien retouché.
Les consignes des thèmes sont très souples... le principe est de s'amuser et de libérer son écriture.
Thème n°1 : Un regard qui
m'inspire.
Dix minutes pour écrire.
SON air est tendre. Ses yeux, d'un bleu méditerranéen guette chacun de mes mouvements. A tout moment, elle est aux aguets.
"Mais que va-t-elle faire ?", s'interroge-t-elle. Elle me voit assise confortablement, journal à la main, sur mon canapé. Puis, deux mots : "Tu viens ?"
Un sourire se dessine entre ses longues et fines moustaches blanches. Son regard tendre où j'aime me plonger, me lance : "Miaou, j'ai faim !"
Thème n°2 : Un regard qui me
gêne.
Dix minutes pour écrire.
EST-ce la curiosité ou le manque de courtoisie ?
Il est assis sur un strapontin dans le métro juste en face de moi. Ses yeux osent s'aventurer sur ma silhouette.
La discrétion, il a oublié le sens de ce mot. Il rampe avec beaucoup de voracité sur mes jambes, puis il remonte jusqu'à la rondeur de mes hanches et ce, sans même se demander une minute s'il a un droit d'accès !
Il continue, toujours avec autant d'audace sur les courbes vallonnées de mes seins et enfin il croise mon regard mitrailleur.
Je suis gênée, en colère, mais d'un regard je lui glisse juste dans le coin de l'oeil, "tu n'auras jamais ce droit d'accès."
Thème n°3 : Une bouche qui me
gêne.
Dix minutes pour écrire.
UNE heure. Déjà une heure que je guette le flot de ses paroles. Ses fines lèvres s'ouvrent délicatement, les sons sont faibles, puis forts quand son argumentaire est plus incisif. Tiens, là, c'est un sourire qui se dessine sur ses deux courbes parallèles vallonnées.
Aller, je me lance. Je dois maîtriser ses lèvres qui me font si peurs. Je me lève et en trois pas, me voilà face à lui, tel un adversaire que je défie. J'ose entrouvrir les miennes timidement et j'éxecute mon acte décisif : "Bonjour !" Sa bouche me répond.
La conversation est engagée avec mon ancien patron.
Thème n°4 : Une bouche qui
m'inspire.
Dix minutes pour écrire.
ELLES viennent de se retirer délicatement. Et déjà, mes lèvres se sentent seules, abandonnées. Je sens encore ce parfum de coco qui a pris ses quartiers sur mon intimité. Son souffle s'éloigne de plus en plus. Ses lèvres se refroidissent... doucement. Ses douces lèvres humides m'ont définitivement abandonnée. Mon amoureux est mort.
Thème n°5 : Faites rencontrer vos personnages des
quatre récits précédents.
Vingt-cinq minutes pour écrire.
La rencontre.
APRES avoir dévoré du regard cette jeune voyageuse dans le métro, Guy s'attelle à se rendre à son travail. "Déjà 9 heures ! Je suis encore en retard. Tant pis, je ferai un sourire à ma secrétaire pour arrondir les angles."
En sortant du métro, Guy s'arrête stupéfait par ce qu'il est en train d'apercevoir. Une jeune fille blonde, allongée, en larmes, sur le corps d'un homme inerte. Une flaque de sang recouvre le bitume de la route. Les policiers ont déjà sécurisé le site.
Une foule de curieux commence à s'amasser devant ce terrible accident de la route. "Cette fois-ci, je vais vraiment être en retard. Fait chier ! Il ne peuvent pas se tuer ailleurs que devant mon travail !", grommelle Guy.
Un peu plus loin, à la sortie d'une autre bouche de métro, Antoine, patron d'un grand quotidien national aperçoit la scène. Ni une, ni deux, il empoigne son téléphone portable. "Sophie, accident mortel au 240 rue de Stalingrade. Prend un photographe avec toi."
Antoine se dirige alors d'un pas déterminé vers la scène. Il se faufile entre les nombreux curieux et arrive enfin à l'ultime ruban jaune où l'inscription police rappelle : interdit d'aller plus loin. Il essaie de récupérer quelques informations... En vain. De toute façon, il a autre chose à faire. Il a rendez-vous au Ministère de l'économie pour glaner des subventions.
Il repart, avec difficultés, vers une bouche de métro quand sur le chemin il se fait presque démonté l'épaule par un homme grognon :
- "Oh, poussez-vous de là, je suis déjà en retard !", s'énerve Guy.
- "Quel crétin celui-là", se dit Antoine.
Il opte en fait pour un taxi, ce sera plus rapide et plus chic.
Après avoir zigzagué entre les curieux, Guy arrive enfin au bureau de sa jeune secrétaire BCBG. Elle le regarde gênée puis balbutie quelques mots
- "Ah, Monsieur, euh... comment allez-vous ce matin ?" Un léger son, peu habituel résonne.
- "Christine, il y a comme un ronronnement à vos pieds ?"
- "Euh... oui... en fait, je n'ai pas pu faire garder mon bébé."
Guy surpris, pousse sa chaise roulante du bureau et aperçoit, ce joli chat blanc parsemé de tâches de différents marron aux yeux bleus azur le regarder.
- "Miaou..."
- "Après un mort en bas de l'immeuble, voilà un chat sous le bureau. Je sens que la journée va être longue."
Guy s'éloigne furieux dans son bureau.
Thème n°6 : Lettre d'amour à
soi-même.
Dix minutes pour écrire.
TON regard a croisé le mien ce samedi de mai.
Tes épaules dénudées m'ont évoqué la douceur.
Tes longs cheveux ondulés, la féminité.
Ton sourire, la tendresse et l'écoute.
Ta jeunesse, l'espoir que la flèche de Cupidon se pique dans tous les coeurs, dans tous les corps, dans toutes les éthnies et dans tous les âges.
Tu es un rayon qui a su me transpercer.
Ose au moins t'aventurer dans mes bras musclés juste une nuit pour que je puisse t'apporter cette tendresse que tu attends.
Ose au moins une fois me laisser la chance de respirer l'odeur de ta peau hâlée et sucrée.
Laisse-moi au moins une fois te pénétrer et goûter à ce bonbon si acidulé que tu es.
Ose simplement me laisser te montrer mon désir.
Laisse-moi te prouver que je t'aime.
Virginie Maillard