L'Institut des Imams : portrait d'un élève
Mohamed Louizi, étudiant à l’Institut Avicenne
En quête de vérité
Mohamed Louizi est étudiant de l’Institut Avicenne*. Comprendre et appliquer au mieux le Coran, c’est la motivation de son inscription.
11h17, mardi 14 novembre, Mohamed Louizi, pratiquant musulman, vient de remplir son dossier d’inscription.
Le 25 novembre, il a fait sa rentrée universitaire à l’Institut Avicenne des Sciences Humaines. Diplômé d’une maîtrise d’électro-technique, ce grand brun aux cheveux noirs est enseignant de mathématiques à Tourcoing. En parallèle, il prépare son concours de titularisation.
En quête de vérité ? « Tout à fait ! Très souvent, dans la vie quotidienne je suis face à des incohérences vis-à-vis du Coran. J’ai envie de les résoudre mais je ne sais pas comment m’y prendre », c’est l’interrogation qui hante ce jeune homme de 28 ans, marié et père de deux enfants. Depuis son arrivée en France, il réside à Villeneuve d’Ascq.
Malgré un emploi du temps bien rempli, l'étudiant a décidé de suivre les cours du soir. « J’ai des horaires adaptables, je peux concilier mon travail et cette formation », précise-t-il.
Pourquoi venir à Avicenne ? « Depuis des années, je recherche à inscrire ma démarche. En effet, il y a souvent un écart entre la pratique de l’Islam et l’écrit du Coran. Une question me hante : comment vivre un Islam dans son ensemble ? Malgré toutes mes recherches, il me manque les racines de la religion », explique le professeur de maths.
La thèse de référence et l’interprétation fidèle du Coran, voilà ce qui pousse la majorité des étudiants à s’inscrire à Avicenne. « Beaucoup d'entre eux ont envie de connaître ce qu’est réellement l’Islam », lance la secrétaire de l’école.
« Comment dois-je traduire ? »
Mohamed Louizi est aussi souvent confronté à des incompréhensions. Tout ce qui touche à la condition féminine et au port du voile islamique. Il ne sait pas vraiment qui a raison et qui à tort. « Une chose me chagrine, dans le Coran il n’a jamais été écrit que la femme devait porter le voile. Le livre sacré parle des principes d’habillement. On ne peut pas mettre n’importe quoi. OK. Il faut que la tenue soit esthétique, symbolique et pratique. Mais comment dois-je traduire cette phrase ? Le Coran préconise à la femme de cacher son buste, c’est-à-dire d’éviter de porter des décolletés. Certes, mais alors pourquoi porte-t-elle un voile ? De même, un peu plus loin, le Coran dit : il faut garder une certaine pudeur. Comment je traduis cette pudeur dans la vie de tous les jours ? », s'interroge le futur élève.
Dans une semaine, l’étudiant sera sur les bancs de l’école. En attendant d’avoir les réponses à ses questions, Mohamed Louizi se rend à la mosquée tous les vendredis soirs pour la prière.
« J’aimerais acquérir la terminologie du Coran », c’est ce qui l’attend de l’Institut.