La Présidentielle vu de... l'Elysée
A l'heure de l'apéro les locataires de l'Élysée discutentAvant le premier tour de l'élection présidentielle, chaque jour, un journaliste du quotidien LA PRESSION (journal de l'ESJ-Lille) se rendait à l’Élysée… un café du quartier de Lille-Moulins. La rédaction suivait, de près, la campagne.
Au café de l’Élysée, quartier de Moulins, l’apéro du jour est animé. Devant son verre de champagne, Alfreda, 68 ans s’exprime haut et fort. Ronde, cheveux gris, elle a un peu bu. « Je n’ai pas honte de le dire, moi, je vote Le Pen. » Yvonne, 69 ans, lunettes, menue, est plus modérée. «Pour moi, c’est Ségo », déclare-t-elle simplement, un verre de rosé à la main. Alfreda boit à petites gorgées. Lorsqu’on lui demande ce qu’elle pense des hommes politiques, elle se met à chanter : «Paroles, paroles, paroles… voilà l’action des hommes politiques. La gauche et la droite c’est pareil ! Et je suis bien contente que Bayrou baisse dans les sondages. Lui, il est comme les deux autres, il ne sert à rien . »
Plus loin, des hommes attablés près de la porte. L’ambiance est calme. Bière à la main gauche. Cigarette à la droite. Ici, on ne parle pas politique mais boulot. « Nous sommes en pleine réunion de chantier », dit Christian, un ouvrier de 39 ans. Plutôt de gauche ou de droite, les travailleurs ? L’un d’eux ne sait pas. Un autre ne veut pas répondre. « Je suis plutôt un toxicobus !», sourit le troisième, Eric, 41ans.
Toxicobus ? Nouveau parti politique ? Eh bien non. Tout simplement une nouvelle expression “ élyséenne ”. « Je suis un ancien détenu, et je n’ai pas le droit de vote, sinon je voterais pour les Verts. Fumer un joint pour se soigner et limiter la pollution en prenant le bus, bref la vie d’un toxicobus !», explique-t-il, en riant aux éclats. Face à lui, un homme qui lui aussi a connu la prison. Il sourit.Virginie Maillard