Epoustouflant Roy Lichtenstein au Centre Pompidou
"Look Mickey", le commencement
L'histoire de Roy Lichtenstein commence comme un compte pour enfant. Un Mickey souriant. Un Donald heureux de sa découverte. Le tableau "Look Mickey" est la première oeuvre de Roy Lichtenstein en 1961. C'est un grand tableau de bande dessinée, 121,6 X 175,3 cm. Les spécialistes considèrent la citation comme prémonitoire... avec cette phrase de Donald : "Look Mickey, I've hooked a big one!!" ("Regarde Mickey, j'en ai accroché un gros")
Cette toile est venue d'un défi lancé par un de ses fils. En lui montrant une bande dessinée de Mickey il lui dit : « Je te parie que tu ne peux pas peindre aussi bien que ça, Papa ». Cette même année, il fait six autres toiles avec des personnages reconnaissables à partir d'emballages ou de bandes dessinées.
Roy Lichtenstein on le reconnaît pour ses tableaux lisses, aux visages de BD stéréotypés américains. On aime Roy Lichtenstein pour ces femmes blondes, peintes en très gros plan, qui pleurent ou sourient. On le reconnait aussi pour ses couleurs vives : le jaune du soleil, le bleu du ciel, le blanc de la pureté, le mauve de la violette, le rouge du sang et bien sûr ces milliers de petits points qui remplissent le fond du tableau. Parfois, les points accentuent les ombres des personnages. Lichtenstein dira de ses points : « J’ai toujours utilisé les points pour de l’impressionnisme bon marché. » Lichtenstein c’est tout ça à la fois… mais en parcourant les allées de l’exposition du Centre Pompidou, on découvre un artiste avant-gardiste.
Ses œuvres abstraites. Son « Fishing village » de 1987 est déroutant. On est loin des visages de bande dessinée structurée. Sur ce tableau on s’y perd mais quelle source incroyable d’émotion. A chacun d’y voir sa représentation du village de pêcheur. Des visiteurs installés sur le banc juste à côté de moi y voient des yeux. J’y vois des tornades, des cabanes, des personnages et même des têtes de fantôme.
Un peu plus loin, un autre tableau attire le regard : « Woman », 1981. Surprenante femme au visage dissimulé… On a l’impression que ces tableaux ne sont pas du Lichtenstein. Pourtant les couleurs, les techniques, tout est là ! Roy est bien présent.
Son coup de pinceau est omniprésent dans cette œuvre que l’on peut d’ailleurs mettre en miroir avec « Little big painting » 1965.
L’artiste n’a pas de limite artistique, tout ce qu’il peint il le transforme en sculpture comme celle-ci « Brushtrake Head II », 1987.
Le génie de la BD s’approprie le tableau de son ami Picasso, « le Taureau » de 1945. Dans cette représentation composée de 6 tableaux, on part d'une figuration figurative vers une abstraction. Formidable !
Il rendra hommage à Picasso avec « Still Life After Picasso », 1964.
Il revisite un Mondrian en y incorporant ses points… « Non objective I », 1964.
Expositions
13€, TR 10€ / 11€, TR 9€, selon période
Virginie Maillard