Coach pour les futurs mamans
"Herrade a mis des mots sur ce que je vivais, elle m’a aidée à préparer mon accouchement”, raconte Carole Bourgeois, 43 ans. Elle a été accompagnée par une doula (mot grec signifiant servante). Cette figure maternelle est née aux États-Unis, dans les années 1970.
Une doula, c’est la mère des futures mères, le recul en plus, le jugement moral en moins : une accompagnatrice. Elle n’est ni médecin, ni infirmière, ni sage-femme. Simplement une femme-mère qui parle à une femme. “Les futures mamans peuvent m’appeler jour et nuit”, raconte Herrade Hemmerdinger, doula montpelliéraine et maman de deux petites filles. Églantine Jouve, 25 ans, est maman d’un petit Aymé depuis cet été. Elle a fait appel à Herrade. “La doula m’a aidée à prendre confiance en moi pour l’accouchement. J’étais dans le doute. Personne ne répondait à mes interrogations.”
Pourtant, ce rôle d’accompagnatrice à la naissance porte un nom, sage-femme. “Ma sage-femme n’avait jamais le temps de répondre à mes questions”, s’énervent les deux mamans.
Sages-femmes
Annie-Claude Auttan, présidente de l’ordre des sages-femmes de l’Hérault, s’insurge quand on lui parle de doula. “C’est le rôle des sages-femmes d’accompagner la maman ! La doula exerce une pratique illégale de la médecine.” Une circulaire interdit aux sages-femmes de travailler avec une doula. Elles peuvent être radiées de l’ordre. Et elle pousse un cri de colère : “Il n’y a pas assez de sages-femmes en France !”
Mais les doulas le répètent : elles n’ont aucune compétence médicale et respectent une charte stricte. Et à terme, elles souhaitent faire reconnaître leur profession à l’État.
Virginie Maillard
Herrade Hemmerdinger, 04 67 58 75 94 ou 06 11 51 91 63, www.doulas.info. 40 € par entretien, 500 € le forfait et 250 € le jour de l’accouchement.
Photo Maxime RaimondArticle paru dans La Gazette de Montpellier du n° 1006 - Du 27 septembre au 3 octobre 2007