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Publié par Virginie Maillard

 

ch-tis.jpg« Dans mon  siège de cinéma, j’ai voyagé dans le Nord. »

« Dans le Nord, il y a un dicton qui dit : quand on y vient on pleure deux fois", confie Antoine (Dany Boon) à Philippe (Kad Merad) dans Bienvenue chez les Ch'tis. Voici mon histoire parmi les ch'tis.

Septembre 2006. Je quitte Paris pour habiter Lille pendant un an. Originaire de la campagne Marnaise, je me plais à la Capitale. La froideur des habitants ne me change pas de mon enfance. Et puis, une provinciale, comme on nous appelle ici, reconvertie en petite parisienne c'est monnaie courante dans le département.

  Au début, je déprime

Comme Philippe dans Bienvenue chez les Ch'tis, à peine le pied posé sur le sol des Corons, je déprime. Tant de clichés me sont rabâchés avant mon départ... Ah, nos clichés, un plaisir français.

L'acclimatation est rude comme le vent du Nord qui souffle. Les gens sont bizarres. Je ne comprends pas leur langage. A chaque coin de rue, une baraque à frites. Ca change des pizzas, des brasseries et des kebbabs ! Des pierres rouges jonchent les façades. Des cheminées en briques rouges s'élèvent dans le ciel nordiste. Sur la route de Lens, les terrils occupent le paysage. Toutes ces petites maisons collées les unes aux autres. Peu chaleureux l'environnement ? Et les bas fonds de Paris, ils sont chaleureux ?

 Toujours comme Philippe, la semaine terminée je n'ai qu'une envie : direction gare du Nord à Paris.

Dans ma classe, un ch'timi, un ch'tio quoi m'invite à son anniversaire, « tu me dis quoi pour ce soir ». J'ai pas compris !

  C'est quoi une wassingue ?

Dès mon arrivée, l'accueil est chaleureux. Quelques rires échangés et à bas les clichés ! Ils sont accueillants, drôles et un soupçon alcoolique « hein ch'tiote, dans le ch'nord on mange liquide ! », m'apprend mon nouvel ami. Quand vous passez une soirée avec eux, c'est foutu, vous les aimez et vous vous attachez. La baguette magique du ch'ti est redoutable.

Mon apprentissage avec le ch'tmi est un peu laborieux comme pour Philippe mais c'est si drôle de se prêter au jeu ! Mon tout premier mot, « la wassingue » (serpillière). C'est un lendemain de fête que l'apprentissage commence. J'aide mes nouveaux amis à faire le ménage. On me demande la « wassingue ». Je pars chercher le produit dans le placard, rien. J'interroge mon amie, « mais où est le produit wassingue ? ». Les Ch'tis éclatent de rire ! Honteuse, je m'énerve : « ce n'est pas drôle ! ». Un an et demie après cet épisode, j'en rigole et je ne demande plus où est la wassingue ! La-haut, dans le Nord, je me sens chez moi.

 Biloute, Hein, Wassingue, tant de mot que j'ai retrouvé dans Bienvenue chez les Ch'tis de Dany Boon.

Seule dans mon siège dans cette grande salle de cinéma, j'ai voyagé dans le Nord durant 1h46. Toutes ces sensations liées à mes souvenirs se projettent sur l'écran. Mon histoire est la même que Philippe, remplit d'émotions.

  J'adore le foot maintenant !

Une scène du film m'a réveillé tous les sens : celle dans les tribunes de Lens. Avant mon passage à Lille, je détestais le foot. Je ne pensais jamais aller voir un match. Quelle tristesse si je n'avais jamais pu goûter à cette essence de vie.

  Les bras en l'air, tous collés l'un aux autres, brandissant l'écharpe des Sang et Or et chantant les Corons du Nord, il faut le vivre pour comprendre cette scène. Vivez-le ! C'est fabuleux de ressentir cette chaleur du Nord, cette ambiance unique. J'ai pleuré et j'ai tremblé avec Antoine et Philipe dans mon siège de cinéma.

  Quand je quitte Lille pour Montpellier en juin 2007, je pleure, encore et encore dans les bras de mes nouveaux amis... « Dans le Ch'nord ma ch'tiote, on pleure deux ch'ois, tu me croyais pas, pourch'tant tu pleures biloute, hein ! ». Vivement que je retourne voir les Ch'tis !

  Virginie Maillard

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Commenter cet article
N
T'as raison Virginie. même à nous qui venons de si loin  ( des tropiques) le Nord fini par nous adopter. Et je crois que nous allons pleurer bientôt en le quittant. quoi qu'il en soit, nous sommes déjà des Afro'ch'tis
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M
Pour des raisons différentes, je suis aussi attachée à cette région qui m'est toutefois encore trop peu connue. Très beau témoignage. Comme je le comprends...
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C
Bel homage ! Merci pour toutes ces belles choses dites sur notre région !C'est si bien dit...
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